C’est Marshall Rosenberg, docteur en psychologie appliquée, qui promeut et développe, à travers des livres, des conférences, un centre, cette méthode de communication. L’expression « Communication non violente » a été labellisée et ne peut être employée pour aucune autre méthode. Pour approfondir cette pratique, une formation est indispensable et pour cela, il est recommandé de prendre contact avec l’ACNV.
C’est une communication simple, de qualité, respectueuse de soi et des autres, dénuée de jugement. Elle vise à mieux s’entendre, ouvrir sur un dialogue fécond sans se juger, sans s’évaluer, sans se comparer, en se sachant responsable de nos dires, de nos actes. C’est une communication qui nécessite et favorise l’empathie, la sincérité et une véritable écoute. Ecouter d’abord pour comprendre et non pour répondre automatiquement ou rétorquer.
Elle est au cœur de l’intelligence émotionnelle. La CNV nous engage à reconsidérer la façon dont nous nous exprimons et dont nous entendons l’autre. Pour mieux communiquer, il faut pouvoir repérer ce qui peut bloquer la communication autant de ma part que de celle de mon interlocuteur. Dans tous les cas, il ne faut pas attaquer l’autre car le message ne passera pas, il ne faut pas fuir la conversation car le problème non abordé reviendra, et il ne faut pas encaisser car cela va générer de la colère, du ressentiment, de la peine…
Comment faire pour mieux communiquer ?
Savoir REPERER nous-mêmes ce qui bloque dans notre communication.
Ne pas automatiquement penser que l’autre a tort, qu’il est borné…
Ne pas être guidé par qui a tort ou raison mais comment peut-on faire pour mieux s’entendre ?
S’exprimer avec sincérité et faire preuve d’empathie.
La communication non violente nous guide pour recadrer la façon dont nous nous exprimons et écoutons les autres. Elle repose sur quatre étapes fondamentales. Ces composantes peuvent s’utiliser en deux phases : s’exprimer avec sincérité (cela correspond au centrage sur soi), et écouter l’autre avec empathie (cela correspond au centrage sur l’autre).
- Observer une situation sans jugement, sans évaluation, sans comparaison, sans interprétation. Exemples : « Tu travailles trop » ; « Hier, Jean était en colère contre moi sans raison » sont des évaluations. « Catherine est arrivée la dernière tous les jours de cette semaine » ; « Mes beaux-parents nous ont invité à dîner deux fois ce mois-ci » sont des observations.
- Identifier et exprimer les émotions, les sentiments
- Etre responsable de ses émotions, de ses actes et connaître ses besoins.
- Faire une demande raisonnable qui enrichit notre vie (précise, concrète, réaliste et négociable).
Ce qui revient à dire quand tu fais cela (observation et description d’un fait), je me sens de cette manière (sentiment ou émotion) car j’ai besoin de (expression d’un besoin qui se cache derrière le sentiment) j’aimerais que tu fasses telle action (exprimée sous forme d’une demande positive et non un ordre, une exigence)
Choisir et avoir conscience de son langage
Il est très important d’employer un langage bienveillant qui favorise l’échange et ne l’entrave pas. En CNV, les termes « chacal » et « girafe » sont utilisés pour représenter deux modes de communication. Celui du chacal qui porte des jugements sur autrui et sur les autres, et celui de la girafe qui est à l’écoute des sentiments et besoins de chacun
Le langage CHACAL
- Le langage chacal est fait de jugements, critiques et reproches.
- Le chacal pose des étiquettes sur les gens, les rabaisse.
- Le chacal fait des diagnostics et accuse.
- Le chacal s’exprime par exigence, par ordre.
- Le chacal joue sur le sentiment de culpabilité des autres pour les contrôler.
- Le chacal n’aime pas prendre la responsabilité de ce qu’il veut faire ou faire faire.
Le langage GIRAFE est le langage du cœur.
- La girafe écoute avec empathie.
- La girafe élève sa vision grâce à son long cou.
- La girafe s’exprime par requête.
- La girafe pose des questions pour décoder ce que l’autre tente d’exprimer maladroitement et agressivement.
- La girafe prend sa part de responsabilité dans les réactions des autres à son égard.
Soyons concrets et prenons un exemple :
Un ami est souvent en retard à vos rendez-vous extérieurs alors que vous avez un emploi du temps chargé. Vous appréciez cette personne et en souhaitez pas rompre avec lui mais juste lui signal. Donc je ne vais pas choisir l’option agressive, ou radicale « écoute je n’en peux plus de tes retards, tu es trop égoïste… » où il risque d’y avoir deux perdants.
Voilà ce que cela peut donner avec la CNV :
Observation : « quand je constate qu’il est 12h30 et que nous avions rendez-vous à 12h »
Sentiments : « je me sens agacée, car pour moi la ponctualité est une question de respect, et en plus j’étais ravie de te voir pour aller déjeuner »
Besoins : « d’autant que j’ai peu de temps pour aller déjeuner »
Demande : « j’espère que la prochaine fois, nous aurons el temps de manger ensemble sans que je me presse trop… »
Autre exemple : Votre enfant a de mauvaises notes en mathématiques. Ne lui dites pas qu’il est nul ou mauvais. Repensez au schéma de la CNV
Observation : « J’ai lu ton bulletin, tu as eu 6/20 en mathématiques. »
Sentiment : « Je suis inquiète »
Besoin : « J’ai besoin d’être rassuré et de voir que tu en as conscience. «
Demande : « et je voulais savoir si tu voulais qu’on prenne du temps pour en parler. »
Pour aller plus loin : Vous pouvez télécharger le livre Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs. Initiation à la Communication Non Violente.
La Communication non violente au quotidien de Marshall
Rosenberg