Avant de consulter un psycho-sexologue, il est essentiel de s’assurer que la cause n’est pas organique. En effet, les problèmes érectiles peuvent être le symptôme de maladies ou d’affections diverses : troubles vasculaires, artériosclérose, hypertension, problèmes de prostate, neuropathie, la maladie de Lapeyronie, baisse de testostérone (hormone sexuelle), dépression. Cela peut être lié à la consommation de tabac, alcool, drogue et à une mauvaise hygiène de vie. Seul ce diagnostic médical permettra d’envisager le traitement adéquat (médicament par voie orale, traitement par injection, implant…) La dysfonction érectile chez un homme à partir de cinquante ans doit être l'occasion de rechercher et de corriger d'éventuels facteurs de risques cardiovasculaires. Les problèmes érectiles liés à une maladie peuvent avoir des conséquences psychologiques mais l’impuissance peut être aussi essentiellement d’ordre psychologique. Les causes peuvent être multiples et génèrent souvent de la souffrance, de la frustration, une mésestime de soi.
Avant d’aborder certaines difficultés, qu’est-ce qu’un problème de l’érection ? Il s’agit d’une incapacité à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour une activité sexuelle satisfaisante, et ce si le trouble persiste durant plus de trois mois. Il ne faut donc pas le confondre avec une banale panne d’érection laquelle peut survenir n’importe quand. Les médecins font bien la différence entre l’obtention et le maintien de l’érection car cela peut être un indicateur supplémentaire d’une éventuelle maladie. La difficulté à obtenir une érection étant plus souvent le signe d’une maladie que la difficulté à la maintenir.
Sur le versant psychologique, il peut y avoir bien des entraves à l’érection. Le stress, l’anxiété, la dépression, l’épuisement mental, le burn-out n’agissent pas de manière directe sur l’érection mais influent sur la vitalité en général et donc sur la sexualité.
Il peut aussi s’agir d’un symptôme de la relation du couple. Si le climat est tendu, conflictuel, il peut y avoir des répercussions sur le désir et donc sur l’érection. La ou le partenaire continue-t-il à séduire l’autre ? il faut continuer à se surprendre, à jouer car si l’autre semble trop acquis d’avance, l’excitation n’y est plus.
Certains hommes se focalisent sur le plaisir de leur partenaire ce qui peut fragiliser leur excitation laquelle peut vite décliner et donc impacter l’érection. D’autres visent consciemment et inconsciemment la performance, l’orgasme et se mettent ainsi une pression peut salutaire à une bonne érection.
Le risque d’une relation sexuelle peu gratifiante ou compliquée est qu’elle se raréfie. C’est pourquoi il est important d’en parler pour essayer de retrouver une sexualité plus créative. Cela peut être l’occasion pour le couple de se réinventer.
D’autres raisons sont plus enfouies. Certains hommes peuvent avoir une relation complexe à la femme : « là où ils aiment ils ne désirent pas, et là où ils désirent ils ne peuvent pas aimer » analysait Freud. Ces hommes ont tendance à fonctionner de manière partielle avec les femmes de leur vie. Ils vivent leur sexualité loin de tout implication affective avec des femmes de passage et articulent leur affectivité autour d’une femme aimée qu’ils ne désirent pas, généralement mère de leurs enfants. Dans ce cas l’homme a peu d’érection avec sa femme légitime.
Notre sexualité se construit dès notre naissance dans une dialectique interpersonnelle. Peut en résulter une peur inconsciente de s’abandonner à l’autre par peur de s’y perdre. La pénétration peut être perçue comme dangereuse. Il peut y avoir la peur de faire mal, de se faire mal, de ne pas être à la hauteur, de se donner et d’être abandonné. Les causes peuvent être une histoire personnelle émaillée de traumatismes divers qui entravent l’accès au plaisir.
Il est important de consulter un sexologue individuellement ou en couple, pour exprimer ce problème, les ressentis et les conséquences. Le spécialiste propose des conseils simples et ponctuels ou un suivi psychologique à plus long terme.