Si votre psychothérapie n’avance pas… Alain Gérard, Brigitte Remy aux éditions Albin Michel (2015)
Suivre une thérapie engage le patient et le thérapeute dans une alliance clinique peu définissable. Et d’ailleurs selon quels critères choisir son thérapeute sans se laisser influencer par la dernière méthode à la mode ? En quoi nous engage-t-elle ? Comment savoir si tel professionnel vous va ?
Ce livre d’Alain Gérard et Brigitte Rémy, tous deux psychiatres, éclaire le patient potentiel sur ce qu’est une psychothérapie, les différents courants et les techniques existantes, sur ce que l’on peut demander à ce professionnel à qui l’on confie souvent le plus intime de notre vie
Ce livre est composé en trois parties, la première sur les thérapies, la dernière sur le thérapeute et la seconde dont je vais parler s’intitule Brèves de thérapies. Cette partie s’intéresse à toutes ces interrogations, ces réflexions de toutes sortes que les patients n’osent pas poser au thérapeute. Les auteurs ont recensé leurs doléances : « j’ai l’impression que je n’avance pas ? », « est-il psychologue, psychanalyste, systémicien, coach ? », « comment ose-t-il prendre autant de vacances ? », « je n’ai pas l’impression qu’il me soigne mais qu’il me coache » ; « j’en ai marre de payer les séances où je ne viens pas » « j’ai l’impression qu’il me fait des avances, est-ce normal ? », et bien d’autres encore auxquelles ils tentent de répondre en les étayant d’apports théoriques. Ce livre est un plaidoyer pour que les patients osent dire, protester parfois, s’opposer dans le respect des formes. Questionner son psy n’est pas déplacé mais plutôt le moyen d’éviter un éventuel échec.
A la question, « Pourquoi une thérapie n’avance pas ? », on peut juste émettre des hypothèses : l’alliance entre le psychologue et le patient est-elle fructueuse, perçoit-il le processus psychique dynamique d’un soulagement ou d’une direction, celui-ci s’engage-t-il réellement dans ce travail qui impose régularité, temps, émotion, argent ? Résiste-t-il au changement au profit de bénéfices secondaires ? Est-il prêt à se lancer dans une aventure singulière qui s’invente de séance en séance ? On peut aussi décider d’arrêter car justement quelque chose s’y passe dans ce huis clos toujours recommencé.. Peu importe, le patient doit pouvoir partager avec son thérapeute ses ressentis sur l’analyse en cours. Ne pas oublier que le psy est toujours reconnaissant à son analysant de vouloir savoir…Un livre bienvenu autant pour le patient que pour le thérapeute.